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Procès de l’assassinat de Samuel Paty : qui sont les huit accusés jugés à partir de lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris ?
2024-11-04
Quatre ans après l'assassinat du professeur Samuel Paty, le procès de huit adultes accusés d'être impliqués, à divers degrés, dans ce drame s'ouvre devant la cour d'assises spéciale de Paris. Parmi eux, deux proches de l'assaillant sont renvoyés pour complicité d'assassinat terroriste, tandis que six autres personnes sont jugées pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Franceinfo revient sur les profils de ces accusés, dont le procès est prévu jusqu'au 20 décembre.
Un procès crucial pour comprendre les rouages de cet attentat terroriste
Des liens étroits avec l'assaillant
Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud, deux amis d'enfance d'Abdoullakh Anzorov, l'assaillant, sont soupçonnés d'avoir eu connaissance de son projet meurtrier. Ils sont accusés d'avoir accompagné Anzorov dans l'achat d'un couteau et de pistolets à plombs, utilisés lors de l'attentat. Bien qu'ils affirment avoir ignoré les intentions réelles de leur ami, leur implication dans ces achats d'armes les place au cœur de cette affaire.Une campagne de cyberharcèlement orchestrée
Brahim Chnina, le père de la collégienne qui avait accusé Samuel Paty d'avoir montré des caricatures de Mahomet, est accusé d'avoir lancé, avec le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, une campagne de cyberharcèlement contre le professeur. Leurs actions, visant à stigmatiser Samuel Paty et à le désigner comme une cible, sont considérées par les juges comme ayant "contribué à la commission" de l'attentat, même s'ils n'auraient pas eu de connaissance précise des projets d'Abdoullakh Anzorov.Une jihadosphère bien ancrée
Priscilla Mangel, une trentenaire évoluant depuis l'adolescence dans le milieu de l'islam radical, est accusée d'avoir échangé de nombreux messages avec Abdoullakh Anzorov dans les jours précédant l'attentat. Les juges estiment qu'elle a "participé à la préparation" du projet de l'assaillant, en lui présentant le cours de Samuel Paty comme blasphématoire et en faisant référence à une "guerre des institutions contre les musulmans".Un soutien idéologique au terroriste
Yusuf Cinar, Ismaïl Gamaev et Louqmane Ingar, trois jeunes hommes âgés de 22 ans, sont accusés d'avoir apporté un soutien idéologique à Abdoullakh Anzorov. Ils auraient notamment participé à des groupes Snapchat diffusant de la propagande jihadiste et conforté l'assaillant dans son projet d'assassinat.Un procès aux enjeux majeurs
Ce procès, qui s'annonce long et complexe, revêt une importance capitale. Il permettra non seulement de faire la lumière sur les rouages de cet attentat terroriste, mais aussi de comprendre comment des individus, à différents degrés, ont pu être impliqués dans la préparation et la commission de ce crime odieux. Les décisions de justice rendues auront un impact majeur, tant sur le plan judiciaire que sur le plan sociétal, dans la lutte contre la radicalisation et le terrorisme.