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Édito | Michel Klekowicki. Présidentielle américaine : une onde de choc mondiale
2024-11-04
La campagne présidentielle américaine se termine dans un tourbillon d'insultes et de tensions extrêmes, un spectacle parfois pitoyable mais dont l'enjeu est énorme. Hors des États-Unis, la majorité des capitales occidentales redoutent le retour de Donald Trump, qui promet de remettre en cause l'ordre économique et géopolitique établi. Au-delà de la personnalité clivante du candidat républicain, c'est toute une vague idéologique populiste qui traverse l'Occident, menaçant les fondements mêmes des démocraties.

Un Vent de Changement Souffle sur l'Amérique

Le Trumpisme, Reflet d'une Nostalgie Identitaire

Si la campagne de Donald Trump est marquée par les excès et les provocations, elle n'en reflète pas moins un courant de pensée puissant au sein de l'électorat républicain. Ce courant idolâtre un mode de vie suranné, ancré dans des valeurs exclusivement masculines, blanches et chrétiennes. C'est une nostalgie identitaire qui a franchi l'Atlantique depuis longtemps, et dont s'inspirent les partis politiques dits "populistes" en Europe, formations qui progressent partout, quand elles ne sont pas déjà au pouvoir.

L'Émergence d'un Nouveau Paradigme Politique

Le trumpisme ne peut être réduit à un simple phénomène isolé. C'est une vague qui traverse l'Occident, remettant en cause les équilibres politiques établis. Cette déferlante idéologique populiste met à mal les digues construites par des démocraties fourbues, fragilisées par les crises économiques et sociales. Face à cette menace, Kamala Harris a bien du mal à incarner le rôle du rempart, malgré une campagne intense.

Les Enjeux Géopolitiques d'un Retour de Trump

Au-delà des considérations intérieures, un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche aurait de lourdes conséquences sur la scène internationale. Le candidat républicain promet de mettre l'économie européenne à l'amende, de ne plus sortir le parapluie militaire et de déchirer les accords sur le climat. Sans parler de son intention de négocier la dépouille de l'Ukraine de gré à gré avec Poutine. Autant de décisions qui bouleverseraient l'ordre mondial établi depuis la Guerre Froide.

L'Europe face à l'Incertitude Américaine

Vu d'Europe, le résultat de l'élection américaine du 5 novembre suscite de vives inquiétudes. Avec Kamala Harris à la Maison-Blanche, on ne peut s'attendre qu'à une indifférence diplomatique polie. Mais un retour de Trump serait perçu comme une menace existentielle, remettant en cause les fondements mêmes de l'ordre international. Face à cette déferlante idéologique, les démocraties occidentales devront faire preuve d'une grande fermeté et d'une vision stratégique à long terme pour préserver leurs valeurs et leurs intérêts.
Élection américaine 2024: le grand retour de Donald Trump, de l’assaut du Capitole à la présidentielle
2024-11-04
Après avoir été considéré comme un paria suite à l'assaut du Capitole, Donald Trump a réussi à se rendre incontournable au sein de son parti grâce au soutien indéfectible de ses partisans. Aujourd'hui, il se prépare à briguer la présidence pour la troisième fois, déterminé à reconquérir la Maison Blanche.

Une Résurrection Politique Improbable

De la Disgrâce à la Réhabilitation

Laissé pour mort politiquement après les événements du 6 janvier 2021, Donald Trump a su remonter la pente avec une rapidité stupéfiante. Malgré les condamnations et les scandales, il a réussi à reconquérir le cœur de son parti, s'imposant comme le candidat républicain incontournable pour la prochaine élection présidentielle. Cette réhabilitation express témoigne de la mainmise du milliardaire sur le Grand Old Party, qui a préféré se ranger derrière lui plutôt que de risquer de perdre son électorat.

Une Base Électorale Indéfectible

La clé du succès de Donald Trump réside dans sa capacité à entretenir une relation quasi-mystique avec sa base électorale. Malgré les multiples poursuites judiciaires et les scandales qui l'ont éclaboussé, il a su préserver un noyau dur de partisans fidèles, prêts à le suivre aveuglément. Cette base fanatisée, acquise aux théories du complot les plus farfelues, constitue un socle électoral solide sur lequel Trump peut s'appuyer.

Une Campagne Agressive et Provocatrice

Déterminé à prendre sa revanche, Donald Trump mène une campagne électorale particulièrement agressive, n'hésitant pas à recourir aux insultes, aux fake news et aux attaques personnelles contre ses adversaires. Cette stratégie, déjà éprouvée en 2016 et 2020, lui permet de galvaniser ses troupes et de maintenir une dynamique de confrontation, au détriment d'un débat politique apaisé.

Une Immunité Judiciaire Relative

Malgré les multiples poursuites judiciaires dont il fait l'objet, Donald Trump semble bénéficier d'une forme d'immunité relative. Ses condamnations, loin de l'affaiblir, sont systématiquement transformées en autant d'opportunités de se poser en victime d'un système politique corrompu. Cette capacité à retourner les situations à son avantage, couplée à des décisions de justice favorables, lui permettent de rester dans la course.

Une Mainmise sur le Parti Républicain

La trumpisation du Parti républicain est désormais un fait accompli. Anciens rivaux, ténors du parti, tous s'inclinent devant l'ancien président, conscients de l'influence qu'il exerce sur l'électorat conservateur. Cette soumission du Grand Old Party à un seul homme témoigne de la puissance de Trump, qui a réussi à faire de son parti une véritable machine à son service.

Des Sondages Figés

Malgré les scandales et les controverses, les sondages montrent que Donald Trump conserve une base électorale solide, prête à lui renouveler sa confiance. Cette stabilité des intentions de vote, qui résiste à tous les événements de la campagne, illustre la capacité du milliardaire à mobiliser un électorat fidèle et à s'imposer comme le candidat républicain incontournable.

Une Quête Inébranlable du Pouvoir

Après avoir été écarté du pouvoir en 2020, Donald Trump semble plus déterminé que jamais à reconquérir la Maison Blanche. Sa campagne agressive, son emprise sur le Parti républicain et la fidélité de sa base électorale font de lui un adversaire redoutable pour la vice-présidente Kamala Harris, qui devra relever un défi de taille pour s'imposer face à ce retour en force de l'ancien président.
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EN DIRECT Election américaine 2024 : Kamala Harris et Donald Trump jettent …
2024-11-04
Alors que la campagne présidentielle américaine touche à sa fin, Donald Trump a de nouveau fait l'objet de vives critiques suite à des propos menaçants envers les journalistes. Ses équipes ont tenté de minimiser les déclarations du candidat républicain, mais le mal est fait. Parallèlement, les dépenses de campagne des deux candidats ont été révélées, avec un écart important entre Kamala Harris et Trump. Enfin, les enjeux de cette élection vont bien au-delà de la simple course à la Maison-Blanche, avec le renouvellement partiel du Congrès.

Une campagne présidentielle sous haute tension

Des propos choquants de Trump envers les journalistes

Lors d'un meeting en Pennsylvanie, Donald Trump s'est une nouvelle fois montré particulièrement virulent envers les médias, les accusant de diffuser de fausses informations. Faisant référence au vitrage blindé installé autour de lui après deux tentatives d'assassinat, le candidat républicain a déclaré que pour l'atteindre, "il faudrait tirer au travers" des journalistes, ajoutant que cela ne le dérangerait pas. Ses équipes ont ensuite tenté de minimiser ces propos, expliquant que Trump aurait seulement voulu mettre en garde les journalistes des menaces qu'ils pourraient recevoir. Mais le mal est fait, et cette nouvelle polémique risque d'avoir un impact sur la fin de campagne.

Une campagne particulièrement onéreuse

Selon des chiffres officiels, l'équipe de Kamala Harris a dépensé 270 millions de dollars pour financer sa campagne en septembre, contre seulement 78 millions pour le camp de Donald Trump. La candidate démocrate a également collecté plus d'un milliard de dollars depuis son entrée en campagne en juillet, après le retrait de Joe Biden. Un record pour un trimestre de campagne présidentielle.

Un scrutin indirect pour désigner le président

L'élection présidentielle américaine se joue en réalité au niveau des grands électeurs, et non au suffrage universel direct. Les Américains votent pour 538 grands électeurs, qui désignent ensuite le président. Pour être élu, un candidat doit obtenir la voix de 270 grands électeurs. Chaque État a un nombre de grands électeurs différent, calculé en additionnant le nombre de sénateurs (deux par État) et le nombre de représentants à la Chambre.

Des enjeux au-delà de la présidentielle

Au-delà de l'élection présidentielle, les Américains vont également voter pour renouveler le Congrès. 34 sièges de sénateurs (sur 100) et les 435 sièges de la Chambre des représentants sont en jeu. Les républicains espèrent inverser la courte majorité démocrate au Sénat, tandis que les démocrates espèrent reconquérir la Chambre, actuellement à majorité républicaine.

Le poids des "swing states"

Les sept "swing states", États clés qui ne penchent pas clairement pour un parti, seront déterminants dans cette élection. Du Michigan à l'Arizona en passant par le Nevada, le Wisconsin, la Pennsylvanie, la Géorgie et la Caroline du Nord, Donald Trump et Kamala Harris y concentrent leurs derniers efforts pour arracher la victoire. Dans une élection extrêmement serrée, la présidence risque de se jouer à quelques dizaines de milliers de voix près.

Kamala Harris a voté par correspondance

La candidate démocrate a annoncé dimanche qu'elle avait voté par correspondance dans l'élection qui l'oppose à Donald Trump. Un geste symbolique qui intervient à deux jours du scrutin.
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