Le débat d’orientations budgétaires, une étape cruciale avant l’adoption du budget primitif, s’est déroulé lundi 9 décembre 2024 lors du conseil municipal. Malgré les incertitudes politiques nationales qui avaient amené son report, ces incertitudes persistent et ont même aggravé la situation. En effet, avec la censure du gouvernement Barnier, le projet de loi de finances a été rejeté.

Un budget sincère dans un contexte de fortes incertitudes

Niort a construit son budget en s’appuyant sur cette réalité. Il prévoit une ponction de plus de 2 millions d’euros sur ses dotations, dont 1,77 million pour la Dotation générale de fonctionnement (DGF). Gérard Lefèvre, adjoint aux finances, a souligné que « nous avons construit un budget sincère dans un contexte de fortes incertitudes ».Dans le domaine des frais de fonctionnement, les frais de personnel devraient rester stables, environ 45 millions d’euros, malgré une hausse des cotisations retraites imposées à la collectivité (887.000 €). Cet équilibre est possible grâce au non-remplacement de certains départs ou au décalage de leur remplacement.La collectivité s’intéresse également aux économies dans sa gestion générale, un secteur représentant 18 millions d’euros de dépenses et qui devrait représenter deux tiers des efforts réalisés. Les subventions aux CCAS, aux associations et aux centres socioculturels devraient rester inchangées.

La politique de « stop fiscal »

Niort reste fidèle à sa politique de « stop fiscal » et ne augmente pas ses taux d’imposition. Cependant, elle compte utiliser des opérations de vente immobilière pouvant atteindre 2,5 millions d’euros. Cela devrait permettre de dégager une marge de manœuvre pour l’investissement, appelée capacité d’autofinancement (Caf), d’environ 1,5 million d’euros, en légère diminution par rapport au budget de 2024 (1,6 millions d’euros). Au total, la Ville prévoit d’investir 25 millions d’euros, cinq millions de moins que prévu. Les projets en cours, déjà financés, ne seront pas touchés, mais les suivants, comme la réhabilitation de Noron, risquent d’être retardés.

L’emprunt face aux défis budgétaires

Pour faire face aux défis budgétaires, la Ville s’appuie sur l’emprunt. Avec 8 millions d’euros prévus en 2025, l’encours de la dette à la fin de l’année va augmenter de près de 2 millions d’euros en un an. C’est la deuxième année d’augmentation consécutive : en 2024, l’encours de la dette de la Ville a augmenté de 4 millions d’euros. Néanmoins, les élus sont rassurants : « Notre solvabilité est considérée comme excellente, notre capacité de désendettement est de sept ans », a déclaré Gérard Lefèvre. La dette reste à des niveaux inférieurs à ceux de 2012, l’année où elle était la plus élevée (78,3 millions d’euros).

Le débat entre les opposants et les élus

Bien que déplorant « l’austérité qui touche les collectivités territoriales », la conseillère d’opposition (Solidaires par nature), Elsa Fortage, a regretté les « grands travaux coûteux » compensés par le milieu social et associatif « au budget qui stagne ». « Au vu de l’inflation, c’est une diminution de leur budget », a-t-elle justifié. « Il n’y a rien de pire qu’une collectivité qui n’aurait pas réalisé les investissements nécessaires », a réagi le maire, Jérôme Baloge.