Finances
Moody’s: Le vote de censure français diminue la consolidation des finances
2024-12-05
Dans un contexte politique complexe, le vote de censure des députés français a eu des répercussions significatives. Moody’s, une des agences mondiales de notation, a évalué que cet événement est négatif pour le crédit du pays.
Le Vote de Censure et son Impact
Dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi, quelques heures après le vote de censure, Moody’s a affirmé que "cet événement est négatif pour le crédit" - soit la note du pays. Car "il aggrave l'impasse politique du pays, réduit la probabilité d'une consolidation des finances publiques, et contribue à une prime de risque plus grande (pour les marchés, NDLR) ainsi qu'un coût de la dette plus élevé".Ce vote reflète l'environnement politique fracturé du pays et "aggrave les défis fiscaux", a ajouté Moody’s. Michel Barnier doit présenter jeudi matin sa démission au président de la République Emmanuel Macron. C'est la première fois depuis 1962 qu'un Premier ministre est renversé par l'Assemblée nationale après avoir engagé sa responsabilité.L'objectif du gouvernement était de réduire son déficit public à 5% du PIB l'an prochain, mais la deuxième économie de la zone euro est épinglée par Bruxelles pour son déficit excessif. Pour 2024, le déficit public, initialement prévu à 4,4% du PIB, devrait finalement atteindre 6,1% en 2024, du fait notamment de recettes bien moindres qu'anticipé.Actuellement, nous nous attendons à ce que le déficit annuel du pays atteigne 6,3% du PIB en 2024, 5,3% en 2025 et 4,7% en 2026, bien au-dessus des plafonds de l'Union européenne.Les Conséquences sur le Crédit
Moody’s craint un mélange "négatif" entre "des déficits plus élevés, un poids de la dette alourdi et des coûts de financements plus hauts, avec des besoins annuels d'emprunts significatifs".Comme l'agence Fitch, Moody’s a lancé en octobre un avertissement à la France en abaissant la perspective à négative. Le 30 novembre dernier, S&P a maintenu inchangées la note "AA-" du pays ainsi que sa perspective stable.Le projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) a été rejeté en même temps que le gouvernement censuré. Et la censure gèle aussi les textes actuellement débattus en séance au Parlement, dont le projet de budget de l'État (PLF) pour 2025 puisque le gouvernement ne pourra plus venir les défendre.La défaite du gouvernement sur le budget complique la prise de décisions politiques. Un nouveau Premier ministre a des chances de faire face aux mêmes difficultés que Michel Barnier a rencontrées lors de son court mandat.