Nouvelles
Présidentielle US : Trump ou Harris, ce que disent les sondages
2024-11-03
À deux jours du vote, le résultat du scrutin du 5 novembre est plus qu'incertain et varie selon les sondages. Au niveau des sept États clés qui vont déterminer le nom du prochain président des États-Unis, Kamala Harris et Donald Trump sont au coude-à-coude. Preuve en est, alors que le sondage d'Atlas Intel place l'ancien président républicain en tête, celui mené par ABC et Ipsos, donne une légère avance à la vice-présidente démocrate.

Qui remportera la Maison Blanche ?

L'Arizona, un État frontalier décisif

En Arizona (11 grands électeurs), selon les sondages publiés ces derniers jours, et agrégés par le site RealClear polling, c'est Donald Trump qui devrait arriver en tête. Dans cet État, frontalier du Mexique, où la question de l'immigration illégale est prioritaire, le candidat républicain creuse une solide avance (+2,9 points). Cependant, les électeurs de l'Arizona sont connus pour leur indépendance d'esprit et leur capacité à surprendre les pronostics. Bien que Trump semble avoir un léger avantage, rien n'est joué dans cet État clé.

La Géorgie, un bastion républicain en jeu

En Géorgie (16 grands électeurs), où le Républicain semble conserver un écart suffisant pour battre Kamala Harris le 5 novembre (+1,6 point selon la moyenne du site 538), la course reste serrée. Cet État du Sud, traditionnellement acquis aux Républicains, a toutefois connu un revirement inattendu en 2020, avec la victoire de Joe Biden. Les démocrates espèrent renouveler cet exploit, mais les républicains feront tout pour conserver leur emprise sur la Géorgie.

La Caroline du Nord, un État-pivot incertain

En Caroline du Nord (16 grands électeurs), la plupart des sondages donnent un léger avantage (+1,3 point) à Donald Trump qui s'est départagé de la démocrate au mois d'octobre après les va-et-vient de septembre. Toutefois, dans le sondage du New York Times et Siena, publié le 2 novembre, Kamala Harris arriverait en tête. Cet État, souvent considéré comme un baromètre de l'élection, reste donc une véritable énigme à deux jours du scrutin.

La Pennsylvanie, l'État le plus convoité

Enfin, en Pennsylvanie, les moyennes des sondages donnent Kamala Harris et Donald Trump à égalité à deux jours du scrutin. Un temps favorable à la démocrate, les scores des deux candidats sont désormais presque à l'équilibre. C'est pourtant cet État-pivot qui va déterminer le nom du prochain président des États-Unis car, avec ses 19 grands électeurs, il est nécessaire à la victoire finale. Les électeurs de Pennsylvanie seront donc au cœur de tous les enjeux lors de cette élection.

Des États-clés très disputés

Dans le plus petit des États-pivot, au Nevada (6 grands électeurs), les opinions sont très partagées. Le sondage Atlas Intel donne ainsi 6 points d'avance à Donald Trump alors que le même jour, le sondage publié par le New York Times en attribue trois à Kamala Harris. Dans le Wisconsin (10 grands électeurs), acquis à Donald Trump en 2016 puis à Joe Biden en 2020, c'est la vice-présidente qui fait la course en tête, bien que son avance ait fondu ces derniers jours (+ 0,9 point). Enfin, dans le Michigan (15 grands électeurs), État frontalier du Canada, c'est également Kamala Harris qui semble faire la course en tête, et ce, depuis que Joe Biden a retiré sa candidature. Ces États-clés, aux résultats très serrés, seront déterminants pour l'issue de l'élection.
TEMOIGNAGES. Donald Trump, Kamala Harris, ou aucun des deux ? Huit électeurs expliquent leur choix pour la présidentielle américaine
2024-11-04
À quelques jours du scrutin présidentiel américain, franceinfo donne la parole à des électeurs de tous horizons qui ont déjà fait leur choix ou qui hésitent encore. Certains restent fidèles à leur parti tandis que d'autres ont changé de camp récemment. Leurs espoirs, leurs peurs et leurs attentes face aux deux principaux candidats, Kamala Harris et Donald Trump, sont au cœur de ce reportage.

Des électeurs aux motivations diverses

Amy Wudel, une républicaine qui soutient Kamala Harris

Amy Wudel, une professeure de Pilates de 47 ans en Arizona, se considère comme une républicaine conservatrice. Cependant, elle a décidé de voter pour Kamala Harris, la candidate démocrate, en raison de son rejet catégorique de Donald Trump. Pour cette mère de famille, l'ancien président républicain est un homme "narcissique", "moralement dégénéré", aux propos "racistes" et "misogynes", qui "ment constamment" et "se vante d'agresser sexuellement des femmes". Elle craint qu'une réélection de Trump ne conduise à l'émergence d'une "autocratie". Bien qu'elle ait des désaccords avec Kamala Harris sur certains sujets, comme l'intervention du gouvernement ou le droit à l'avortement, Amy Wudel estime avoir davantage de points communs avec elle qu'avec le Parti républicain actuel.

Cristina Livingston, une Colombienne naturalisée américaine qui votera pour Kamala Harris

Cristina Livingston, une employée d'ONG de 59 ans à Miami, votera pour Kamala Harris principalement par rejet de Donald Trump, qu'elle juge "inapte" à être président, notamment après l'assaut du Capitole. Bien qu'elle reconnaisse que le républicain "n'a pas complètement tort sur l'immigration", elle juge sa rhétorique et son plan d'expulsions massives "extrêmes". À l'inverse, elle estime que les démocrates sont prêts à prendre des mesures à la frontière tout en permettant une immigration légale. Cristina Livingston est convaincue que Kamala Harris "fait campagne avec de bonnes intentions" et "veut faire ce qu'il y a de mieux pour le pays".

Phil Bell, un Afro-Américain conservateur qui soutient Donald Trump

Phil Bell, un consultant en politique de 43 ans en Virginie, a grandi dans une famille conservatrice et admire Donald Trump depuis son enfance. Il apprécie le "sens des affaires" et le fait que l'ancien président "ne veut pas [lui] imposer son point de vue". Partisan d'une dérégulation économique, d'une baisse des impôts et de la privatisation des services publics, Phil Bell approuve également le programme anti-immigration et isolationniste de Trump. Il fait davantage confiance à ce dernier qu'à Kamala Harris pour tenir ses promesses de campagne.

Zakir Siddiqi, un musulman qui votera pour l'écologiste Jill Stein

Zakir Siddiqi, un gérant de café de 26 ans en Arizona, a voté pour Joe Biden en 2020 "comme un moindre mal" face à Donald Trump. Mais le début de la guerre à Gaza, après les attentats en Israël en 2023, a marqué un tournant. Cet Américain de confession musulmane refuse désormais de voter pour Kamala Harris, qu'il juge trop proche d'Israël. Il soutiendra plutôt l'écologiste Jill Stein, qui selon lui "parle clairement de génocide" et "du problème de l'impérialisme américain".

Amanda Newman, une électrice indécise qui pourrait s'abstenir

Amanda Newman, une mère de famille de 31 ans en Géorgie, se moque des partis politiques et considère que ni Donald Trump ni Kamala Harris ne répondent à ses problèmes. Elle critique le comportement des deux candidats lors des débats, les jugeant "ridicules" car "ils passaient leur temps à s'insulter, au lieu de répondre aux questions que les Américains se posent". Cette électrice, qui n'a "plus d'emploi depuis décembre", n'est pas sûre d'aller voter le 5 novembre, ne voulant "ni Harris, ni Trump à la Maison Blanche".

Estevan Manuel, un partisan de Donald Trump séduit par sa politique économique

Estevan Manuel, un entrepreneur de 28 ans en Arizona, soutient Donald Trump car il estime que sous sa présidence, "les choses n'étaient pas chères et les taux d'intérêt étaient bas". Il pense aussi au prix de l'essence, l'une de ses principales dépenses, "si bon marché sous Trump". Bien qu'il reconnaisse que certains propos de l'ancien président "peuvent sembler offensants", Estevan le considère comme "un dirigeant fort, qui placera l'Amérique en premier".

Madeline Brame, une Afro-Américaine qui votera pour Donald Trump

Madeline Brame, une analyste de données de 62 ans à New York, a voté démocrate toute sa vie jusqu'en 2018. Après le meurtre de son fils et la condamnation jugée trop clémente de ses agresseurs, elle a réalisé qu'elle partageait les mêmes valeurs que les républicains : "Dieu, la famille et la patrie". Elle votera donc pour Donald Trump, car il "veut remettre de l'ordre dans le système judiciaire américain" et s'attaquer à l'épidémie de fentanyl, qu'elle lie aux migrants clandestins.

Sarah Saucedo, une électrice qui votera pour Kamala Harris pour défendre le droit à l'avortement

Sarah Saucedo, une consultante en politiques publiques de 29 ans en Arizona, a fait un choix "simple" : voter pour Kamala Harris afin de défendre le droit à l'avortement, menacé par la décision de la Cour suprême de 2022 sur l'arrêt Roe v. Wade. Cette électrice milite pour un droit constitutionnel à l'IVG dans son État et estime que les démocrates restent le parti qui défend ce droit.
See More
La Moldavie élit son président, entre rêve européen et influence russe
2024-11-03
Deux semaines après la victoire d'extrême justesse du oui au référendum sur l'adhésion à l'UE, les Moldaves se sont déplacés nombreux, dimanche 3 novembre, pour choisir leur président et confirmer, ou non, leur destin européen, dans un scrutin entaché d'accusations d'ingérences russes – des soupçons fermement démentis par le Kremlin.

Un choix crucial pour l'avenir de la Moldavie

Une élection présidentielle serrée et polarisante

La cheffe de l'Etat sortante pro-occidentale Maia Sandu affronte Alexandru Stoianoglo, soutenu par les socialistes prorusses, dans une bataille électorale âprement disputée. Maia Sandu est arrivée largement en tête lors du premier tour, le 20 octobre, avec 42,5 % des voix, mais son rival, qui en a recueilli près de 26 %, peut compter sur le soutien de plusieurs petits candidats. Les analystes prédisent tous une bataille serrée, reflétant les profondes divisions qui traversent la société moldave.

Des accusations d'ingérences russes

Tout au long de la journée, les autorités ont fait état « de provocations et de tentatives de déstabilisation ». La police a dit enquêter sur la mise en place présumée par la Russie de « transports organisés » vers la Biélorussie, l'Azerbaïdjan et la Turquie pour permettre aux électeurs résidant sur son sol d'aller voter dans les consulats ou ambassades moldaves de ces pays. Des cyberattaques et de fausses alertes à la bombe ont également visé les opérations de vote à l'étranger, selon la même source. Le Kremlin a fermement démenti ces allégations.

Une participation record dans la diaspora

Le taux de participation était dimanche nettement plus élevé qu'au premier tour, avec de longues files d'attente en plusieurs endroits et un nombre record de votants dans la diaspora. Les premiers résultats partiels sont attendus dans la soirée dans cet Etat de 2,6 millions d'habitants.

Des enjeux électoraux complexes

Dans l'entre-deux tours, le camp présidentiel a intensifié sa campagne sur les réseaux sociaux et dans les villages pour tenter de contrer les achats de vote massifs qui ont, d'après Chisinau, faussé les résultats du référendum, plus disputé que prévu (50,35 % en faveur du oui). Ce pays pauvre, sous perfusion européenne, est extrêmement polarisé, entre d'un côté une diaspora et une capitale majoritairement favorables à une intégration dans l'UE, et de l'autre les zones rurales et deux régions, la province séparatiste de Transnistrie et la Gagaouzie autonome, tournées vers la Russie.

Des candidats aux profils contrastés

Après avoir glissé son bulletin dans l'urne, Maia Sandu a appelé à se mobiliser « contre les escrocs », plaçant sa « confiance » dans ses concitoyens « qui ont toujours fait avancer le pays et l'ont protégé du mal ». En face, Alexandr Stoianoglo, discours lisse où les mots russes se mêlent souvent à la langue officielle roumaine, a promis d'être « le président de tous », niant « avoir des relations avec le Kremlin » et toute implication « dans des fraudes électorales ». Venu voter avec sa femme et ses deux filles, il a défendu « une Moldavie qui ne demande pas l'aumône mais développe des relations harmonieuses avec à la fois l'Est et l'Ouest ».
See More