Finances
Projet de loi 2025 : Manifestants Corse refusent économies sur fonctionnaires
2024-12-05
Ce jeudi 5 décembre à Bastia (Haute-Corse), plus de 350 personnes ont rejoint la mobilisation à l'appel de l'intersyndicale. En revanche, à Ajaccio, la participation était plus limitée avec la présence d'une centaine de personnes. "On a tous le droit d'être malade", a déclaré un syndiqué. Après la censure du gouvernement Barnier, cette mobilisation est une manière de "lancer une alerte au prochain gouvernement" en mettant en évidence ce que les fonctionnaires ne toléreront pas dans le cadre du projet de loi des Finances 2025. Le gel du point d'indice et le délai de carence pour les arrêts maladies prolongés à trois jours sont des amendements contestés. Autre point important : la réduction de la prise en charge de 100 % à 90 % du salaire. "Il s'agit de rapprocher la fonction publique du privé, mais le calcul n'est pas si simple car nous n'avons pas de complémentaire pour compenser cette perte salariale", a confié une fonctionnaire. "Trois jours de carence peuvent nous faire perdre jusqu'à plus de 250 euros par semaine de maladie, c'est énorme et pas juste", a dit un autre manifestant.Le Calcul du Gouvernement
Pour le gouvernement, le calcul est simple et l'enjeu double. Il s'agit d'effectuer une économie de près de 1,2 milliard d'euros et de lutter contre l'absentéisme. Selon des études récentes, dans la fonction publique, les absences ont augmenté de 80 % entre 2014 et 2022, coûtant 15 milliards d'euros.Le Point de Vue de Charles Casabianca
Charles Casabianca, le secrétaire général de la CGT de Haute-Corse, a démenti ce chiffre en rappelant "les conditions de travail des fonctionnaires qui n'ont cessé de se dégrader". Il a ajouté : "Nous avons besoin de plus de services publics car c'est le patrimoine commun de tout un chacun, c'est surtout le patrimoine de ceux qui n'ont rien".Le Malaise Social
Stéphane, enseignant en langue corse à Bastia, résume la revendication en une phrase : "On a tous le droit d'être malade". C'est le sujet principal du malaise social et la raison du taux de grévistes en hausse, notamment dans le premier et le second degré. Mathilde, qui a participé au mouvement, estime que "beaucoup" de choses sont à supporter pour les fonctionnaires. Selon elle, l'instabilité politique que traverse la France est l'illustration d'un problème sociétal plus profond. "Il y a un contraste entre ce que disent les gens et ce que l'État entend lorsqu'il met en place un gouvernement qui n'est pas en adéquation avec ce que le peuple demande."Le Souci de la Mobilisation
Selon cette fonctionnaire, il y a plus de raisons de rester mobilisé. Un sentiment partagé par les syndicats et les manifestants, comme l'a rappelé Christophe Bertin (FO). "Attention, on est là et on ne va pas laisser la situation se dégrader. Il faut que le prochain gouvernement tienne compte que ce n'est pas sur le dos des fonctionnaires qu'il doit faire des économies."