Finances
Toulouse face à un budget incertain : les conséquences et les mesures prises
2024-11-28
Le 14 novembre dernier, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a transmis un message sombre : « Nous sommes très mal financièrement ». C’est un message qui résonne dans la ville, face aux perspectives d’un projet de loi des finances 2025 très douloureux pour les collectivités locales.Le coup de rabot « inédit » attendu
Dans l’attente de ce projet de loi définitif, la Ville de Toulouse se prépare à un choc budgétaire. Selon les estimations, au 1er janvier 2025, la Toulouse Métropole subira une perte de recettes estimée à 45 millions d’euros, et la mairie de Toulouse, 25 millions d’euros. C’est un choc qui mettra la Ville sur le bord du précipice.Le gel des subventions : un coup dur pour les Toulousains
Le premier volet des baisses de dépenses concerne les subventions aux clubs sportifs et aux acteurs culturels. Sacha Briand, adjoint au maire, explique que une partie des subventions sera provisionnée. Pour les clubs sportifs en pleine saison, ils recevront 80 % de la subvention prévue d’ici la fin de l’année 2024, avec 64 % versés fin 2024 et 16 % en fin de saison. Les 20 % restants sont provisionnés et la répartition finale dépendra des efforts demandés à la Ville. Pour les associations culturelles et à vocation sociale, le gel s’élèvera à 40 %. C’est une mesure qui touchera fort les acteurs de la vie culturelle de la ville.Le gel des embauches : une attente dans l’incertitude
Après l’annonce du gel des embauches pour 2025, la Ville de Toulouse s’attend à un certain nombre d’arrêts d’embauches. Selon les chiffres, environ 300 agents à Toulouse et 100 agents à la métropole partent à la retraite chaque année. Mais le montant exact du choc n’est pas encore connu, et tout le monde travaille dans l’expectative.La préservation de l’épargne nette : un enjeu crucial
L’épargne nette de Toulouse, qui était à 40 millions avant les crises de 2020 et 2022, est maintenant à 17,92 millions d’euros. Sacha Briand souligne que cette épargne s’effrite et pourrait s’effriter davantage si le montant de l’effort demandé par l’État s’élève. Maintenir un niveau d’épargne nette est crucial pour la capacité d’investissement de la Ville.L’opposition et le débat budgétaire
L’opposition a regretté que le débat et le vote n’aient pas été décalés. Les Verts n’ont pas voté le budget, et le socialiste Vincent Gibert a critiqué la solution choisie. Michèle Bleuse a dénoncé « un budget insincère ». Le maire de Toulouse a défendu sa position, soulignant la situation financière du pays et la nécessité de prendre des mesures.