Au-delà de la simple préservation des activités, la nationalisation d'Atos offrirait l'opportunité de renforcer la position de la France dans ces secteurs d'avenir. En injectant des fonds publics dans l'entreprise, le gouvernement pourrait accélérer les investissements dans la recherche et le développement, favorisant ainsi l'innovation et la compétitivité de l'entreprise sur la scène internationale.
De plus, la maîtrise de ces technologies stratégiques permettrait à la France de se positionner comme un acteur incontournable dans la course à la souveraineté numérique, un enjeu géopolitique majeur à l'échelle mondiale. Cette prise de contrôle étatique sur un acteur clé du secteur numérique national enverrait un signal fort de la volonté française de préserver son indépendance technologique.
De plus, la réindustrialisation du secteur numérique français, rendue possible par la nationalisation d'Atos, pourrait avoir des retombées positives sur l'ensemble de l'écosystème technologique national. La création de synergies avec d'autres acteurs publics ou privés du secteur pourrait favoriser l'émergence de nouvelles innovations et la montée en puissance de champions nationaux capables de rivaliser avec les géants mondiaux du numérique.
Enfin, la nationalisation d'Atos s'inscrirait dans une stratégie plus large de relocalisation et de souveraineté économique, une priorité affichée par le gouvernement français depuis plusieurs années. Cette opération symboliserait la volonté de l'État de reprendre le contrôle sur des secteurs jugés essentiels pour l'avenir du pays.
De plus, la restructuration annoncée en juillet 2022 et approuvée par le tribunal de commerce de Nanterre en octobre dernier devra être menée à bien, afin de redresser la situation opérationnelle de l'entreprise. Cette phase de transition sera cruciale pour garantir la viabilité à long terme d'Atos sous son nouveau statut de société nationalisée.
Enfin, l'intégration d'Atos au sein du giron public devra s'accompagner d'une réflexion approfondie sur la gouvernance de l'entreprise. Il s'agira de trouver le juste équilibre entre l'implication de l'État et l'autonomie de gestion nécessaire pour assurer l'agilité et la compétitivité de l'entreprise dans un environnement concurrentiel mondialisé.
Si le gouvernement décide de s'engager dans cette voie, il devra relever de nombreux défis pour faire d'Atos un fleuron national capable de rivaliser avec les géants mondiaux du secteur. Mais au-delà des obstacles à surmonter, la nationalisation d'Atos pourrait représenter une opportunité unique de renforcer la position de la France dans la course à la maîtrise des technologies stratégiques de demain.