Voitures
Les 150 000 bornes de recharge pour les voitures électriques
2024-12-09
Dans le secteur automobile, où des défis se posent, les réseaux de points de recharge semblent prospérer. Cependant, pour les «électromobilistes», la situation reste contrastée sur les routes, dans les villes et dans les immeubles collectifs. Découvrez les avancées et les travaux à accomplir.
Découvrez la réalité des points de recharge pour les électromobilistes
Sur les longs trajets, aucun souci
Sur les autoroutes, la situation a changé radicalement. Avec des véhicules à petite batterie ou qui ne permettent pas la charge rapide, effectuer un long trajet dans l’Europe occidentale n’est plus un problème. Comme le souligne Jean-Christophe Gigniac, cofondateur de La Chaîne EV, il y a trois ans, il fallait se recharger à 90 % avant la destination finale pour être sûr d’arriver. Maintenant, cinq ou six nouvelles stations de recharge ont été installées sur le dernier tronçon. Lors d’un voyage entre Lille et Nice ou Biarritz, les bornes de recharge très rapide (à 150 kW de puissance ou plus) sont espacées de 30 à 50 km, permettant de reprendre 250 à 300 km d’autonomie en trente minutes maximum, voire en vingt minutes pour certaines voitures. Le marché des bornes de recharge rapide est aujourd’hui mature. Ionity, Allego, Fastned, Electra, Engie, TotalEnergies…, ces réseaux fiables sont présents sur les stations-service, aires de repos ou à proximité d’une sortie d’autoroute. Bien que les prix ne baissent pas vraiment, ils restent plus rentables que un trajet en thermique. De plus, Tesla a ouvert à 95 % aux autres marques de voiture son réseau de Superchargers, ce qui rassure les «électromobilistes». Cependant, il est toujours nécessaire de utiliser un GPS et un planificateur pour ne pas avoir de mauvaise surprise.En ville, la valse des prix et des cartes de recharge subsiste
La recharge en ville est inégale. De nombreuses collectivités ont pris des initiatives depuis plusieurs années. En Occitanie, le service Révéo est bien déployé et fiable, avec une tarification attractive, notamment dans le Tarn (20 centimes le kWh). A Paris, depuis la reprise du réseau par TotalEnergies en 2021, la fiabilité est en place, même si le coût de la charge est élevé en journée. Bien que les collectivités comprennent l’importance des bornes fiables, la question de la tarification reste problématique. Par exemple, à Lille, le tarif visiteur est de 42 centimes le kWh pour 22 kW de puissance, plus cher qu’un Tesla Superchargeur sur autoroute. En Haute-Vienne, le coût atteint 55 centimes le kWh minimum. Selon Jean-Christophe Gigniac, les recharges en ville en AC sont le parent pauvre de la recharge en France, avec des tarifications incompréhensibles, des problèmes de maintenance et des compatibilités avec les cartes de recharge. Cependant, le secteur des commerces et services a compris son intérêt. Certaines grandes enseignes ont installé des bornes sur leurs parkings, avec des prix de recharge plus bas.En copropriété, toujours un retard qui pénalise la transition
Les chiffres sont significatifs : seuls 9 988 immeubles en France, soit 3,71 % des immeubles collectifs, ont une infrastructure collective de recharge. Recharger une voiture électrique quotidiennement dans un immeuble peut être une organisation ou un calvaire. Depuis 2011, le droit à la prise permet aux copropriétaires ou aux locataires de demander une borne ou une prise sur leur place de parking, mais la procédure est longue et coûteuse. Jean-Christophe Gigniac résume que permettre aux gens sans solution de recharge à domicile de le faire dans l’espace public est le plus gros chantier à venir. Malgré tout, 11,91 % des immeubles collectifs ont déjà validé l’installation d’une infrastructure collective de recharge.