Finances
Le gouvernement français : Prêts à des concessions
2024-11-28
Le gouvernement français, qui a été critiqué pour son manque d'appui populaire, est maintenant prêt à faire des concessions sur le budget de l'année prochaine. Selon le ministre des finances Antoine Armand, qui a déclaré jeudi, l'administration du Premier ministre Michel Barnier se trouve dans une position difficile face à l'opposition au projet de loi.
Tagline : Les concessions du gouvernement face à la pression
La position perdante du gouvernement
Les commentaires de M. Armand soulignent la position perdante dans laquelle se trouve le gouvernement. L'opposition généralisée de la gauche et de l'extrême droite au budget pourrait conduire à la chute imminente du gouvernement s'il perd la motion de censure. De plus, les mesures visant à réduire les 60 milliards d'euros d'économies qu'il implique effrayent davantage les investisseurs préoccupés par la spirale du déficit de la France.Les actions et les obligations françaises ont fortement chuté mercredi, mais ont été plus stables jeudi, en raison de la fête de Thanksgiving aux États-Unis. S'exprimant sur BFM TV, M. Armand a fait écho aux commentaires de M. Barnier selon lesquels l'échec de l'adoption du budget pourrait provoquer une tempête sur les marchés financiers, mais il a également adopté un ton conciliant. "Nous sommes prêts à faire des concessions mesurées dans tous les domaines", a-t-il déclaré, sans donner plus de détails.Le risque de la chute du gouvernement
Le gouvernement de M. Barnier pourrait tomber avant Noël, voire dès la semaine prochaine, si ses adversaires d'extrême droite et d'extrême gauche lui imposaient un vote de défiance qu'il serait susceptible de perdre, selon certaines sources. L'opinion publique est divisée sur l'avenir de M. Barnier. Quelque 53 % des Français souhaitent la chute du gouvernement Barnier, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio publié jeudi. Cependant, un sondage Elabe pour BFM TV a révélé mercredi que plus de la moitié des personnes interrogées pensaient qu'un vote de défiance visant à renverser le gouvernement devrait être évité.Beaucoup de choses restent en suspens, l'équipe de M. Barnier rencontrant le Rassemblement national (RN) d'extrême droite de Marine Le Pen, qui soutient son administration, et d'autres partis pour des pourparlers visant à éviter la deuxième crise politique française majeure en six mois.Le débat sur la réforme des retraites
Dans ce contexte politique agité, les législateurs de la chambre basse ont commencé jeudi à examiner une proposition du parti de gauche dure La France insoumise visant à supprimer la réforme des retraites 2023 du président Emmanuel Macron, profondément impopulaire, qui a fait passer l'âge de la retraite de 62 à 64 ans. La proposition pourrait être adoptée par la chambre basse grâce au soutien de certains députés RN d'extrême droite, mais il est peu probable qu'elle progresse au Sénat, où les conservateurs de M. Barnier dominent.Néanmoins, une victoire à la chambre basse ajouterait une pression indésirable sur le gouvernement de M. Barnier à un moment critique. Afin d'empêcher son adoption par la chambre basse, les législateurs du camp de Macron et les conservateurs ont ajouté des centaines d'amendements au projet de loi, dans l'espoir de retarder le vote jusqu'à minuit, heure à laquelle il serait trop tard pour aller de l'avant.M. Macron a invoqué l'article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, une démarche qui a épuisé le peu de capital politique dont il disposait après sa réélection en 2022. L'ambiance anti-Macron qui en a résulté a conduit son parti à essuyer de lourdes pertes après qu'il a convoqué des élections anticipées en juin, qui ont débouché sur un parlement instable et sans majorité.