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Kemi Badenoch, la nouvelle figure de proue du conservatisme britannique
2024-11-02
Kemi Badenoch, une quadragénaire défenseure du "vrai conservatisme" et d'une politique stricte en matière d'immigration, a été élue samedi 2 novembre à la tête du Parti conservateur britannique, désormais dans l'opposition au Royaume-Uni. Avec près de 57% des suffrages, elle devient la première femme noire à diriger un des principaux partis politiques du pays.
Une nouvelle ère pour les conservateurs britanniques
Une victoire inattendue
Après trois mois de campagne acharnée, Kemi Badenoch a réussi à s'imposer face à Robert Jenrick, un autre candidat positionné à la droite du parti. Cette farouche "antiwoke", considérée comme la favorite du scrutin, a su convaincre les militants conservateurs avec son discours de vérité et de retour aux principes fondamentaux. Son élection marque un tournant décisif pour le Parti conservateur, qui cherche à se relever après une défaite électorale historique aux législatives du 4 juillet.Un profil atypique
Ingénieure de formation âgée de 44 ans, Kemi Badenoch est née au Royaume-Uni de parents d'origine nigériane. Après avoir grandi en Afrique, elle est revenue en Angleterre à l'âge de 16 ans. Députée depuis 2017, elle a occupé plusieurs postes ministériels secondaires avant d'être promue par ses successeurs Liz Truss puis Rishi Sunak, dont elle a été la ministre du commerce. Son parcours atypique et son franc-parler ont séduit la base militante du parti, mais ont parfois hérissé jusque dans son propre camp.Un défi de taille
Kemi Badenoch aura fort à faire pour relancer un parti conservateur largement affaibli. Avec seulement 121 élus, soit les deux tiers de ses députés perdus, les tories ont été sévèrement sanctionnés par les électeurs après quatorze années au pouvoir marquées par le Brexit, une politique d'austérité et les scandales de l'ancien premier ministre Boris Johnson. La nouvelle dirigeante devra donc unifier et reconstruire un parti très divisé, tout en menant une politique plus à droite, conformément à ses convictions.Une vision controversée
Durant sa campagne, Kemi Badenoch a prôné un retour au "vrai conservatisme", sans s'étendre beaucoup sur son programme. Ses prises de position sur l'immigration, affirmant notamment que "toutes les cultures ne se valent pas", ont suscité la polémique. Elle s'est également montrée très critique de la "politique identitaire" et s'est dite "sceptique" sur l'objectif de neutralité carbone du Royaume-Uni. Ses déclarations chocs, comme sur l'indemnité de congé maternité ou la qualité des fonctionnaires, ont également fait scandale.Une figure de proue de la droite conservatrice
Selon le conservateur Michael Ashcroft, auteur d'une biographie sur la nouvelle dirigeante, Kemi Badenoch se serait "radicalisée" à la droite du parti lorsqu'elle était à l'université, au contact d'étudiants militants qu'elle a qualifiés "d'élite métropolitaine en devenir, gâtée, privilégiée et prétentieuse". Cette expérience semble avoir forgé ses convictions politiques, faisant d'elle une figure de proue de la droite conservatrice britannique.